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Microplastiques dans l’eau potable : comment les filtres à eau apportent une solution

Les micro- et nanoplastiques présents dans l’eau potable constituent un défi croissant – notamment pour les exploitants de réseaux d’eau potable, responsables d’une qualité de l’eau constante et élevée.

C’est pourquoi nous examinons dans cet article les risques réels liés aux microplastiques, les voies par lesquelles ils pénètrent dans l’eau potable – et comment les systèmes de filtration modernes, en particulier les membranes à fibres creuses avec une taille de pores définie, peuvent contribuer à réduire ces risques.

Qu’est-ce que le microplastique – et comment pénètre-t-il dans l’eau potable ?

Les microplastiques sont des particules plastiques dont la taille varie de 1 micromètre (µm) à 5 millimètres (mm).

Ces particules se forment, par exemple, par la dégradation des déchets plastiques, l’abrasion des vêtements et des pneus, ou encore par des processus industriels.

Un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique que les microplastiques peuvent pénétrer dans les sols et les nappes phréatiques, notamment via les eaux usées, les ruissellements ou les dépôts atmosphériques, et ainsi contaminer les sources d’eau potable.

Comment les microplastiques pénètrent-ils dans le corps humain ?

Les particules de microplastiques peuvent pénétrer dans le corps humain par inhalation, par l’eau potable ou par l’alimentation.

Elles ont été détectées dans diverses sources d’eau potable, y compris l’eau du robinet et l’eau en bouteille. Des études suggèrent que les personnes consommant principalement de l’eau en bouteille pourraient ingérer sensiblement plus de microplastiques que celles buvant de l’eau du robinet.

Risques pour la santé : une menace invisible ?

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les risques pour la santé liés aux microplastiques sont actuellement considérés comme peu probables. Toutefois, l’OMS souligne qu’il manque encore des données toxicologiques solides, en particulier concernant les particules les plus petites.

Les microplastiques comme vecteurs de polluants

Les microplastiques ne présentent pas seulement un risque en raison de leur présence physique, mais aussi en tant que vecteurs potentiels de polluants environnementaux.

Selon un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), les particules de microplastiques peuvent adsorber à leur surface des substances toxiques telles que les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les biphényles polychlorés (PCB), le DDT et divers retardateurs de flamme. Ces polluants peuvent se fixer sur les microplastiques dans l’environnement et ainsi être transférés dans la chaîne alimentaire.

Cela signifie que les microplastiques ne sont pas seulement potentiellement nocifs en eux-mêmes, mais peuvent également agir comme vecteurs d’autres substances dangereuses.

Pourquoi agir maintenant – même en l’absence de risques sanitaires avérés ?

Bien qu’aucune preuve directe de dommages pour la santé ne soit actuellement disponible, plusieurs arguments plaident en faveur de la mise en œuvre précoce de mesures de filtration préventives.

Pour les exploitants de réseaux d’eau potable en particulier, la précaution responsable est préférable à l’attentisme.

Principe de précaution : assumer sa responsabilité avant qu’il ne soit trop tard

Le principe de précaution européen recommande des mesures préventives lorsque des dommages potentiels ne peuvent être exclus – même en l’absence de certitude scientifique complète.

Étant donné que des micro- et nanoplastiques ont déjà été détectés dans les selles, le sang et le placenta humains, et que des effets cellulaires possibles font l’objet d’investigations, l’utilisation de filtres certifiés au point d’utilisation constitue une mesure simple et efficace de réduction des risques.

Lacunes dans la recherche – et préoccupations croissantes

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne qu’il existe encore un manque de données toxicologiques à long terme, en particulier concernant les nanoplastiques.

Parallèlement, les preuves d’effets potentiellement négatifs sur le système immunitaire, le microbiote intestinal et le métabolisme cellulaire se multiplient. Bien que l’OMS ne considère pas actuellement les microplastiques comme un risque sanitaire aigu, elle recommande par mesure de précaution de maintenir leur concentration dans l’eau potable aussi faible que possible.

Protection des groupes sensibles et des zones à haut niveau d’exigence hygiénique

Dans les environnements à risque élevé, comme les hôpitaux, les centres de dialyse, les maisons de retraite ou les crèches, les risques évitables doivent être éliminés autant que possible.

Les filtres à eau terminaux avec une capacité de rétention validée (par exemple ≥ 7 niveaux log à 0,2 µm) empêchent efficacement les microplastiques d’atteindre les personnes vulnérables.

Préserver la réputation et instaurer la confiance

La question des microplastiques fait depuis longtemps l’objet de débats publics. Les exploitants qui investissent de manière proactive dans des solutions de filtration transparentes et vérifiables renforcent non seulement la confiance des usagers, mais se positionnent également comme des institutions responsables.

Une pression environnementale croissante – les filtres envoient un signal fort

Avec l’augmentation de la consommation de plastique, la contamination du cycle de l’eau progresse également. Le traitement municipal seul ne suffit pas à éliminer les microplastiques.

La filtration par membrane à fibres creuses – éprouvée dans les milieux cliniques – constitue un complément robuste pour garantir la qualité de l’eau dans des environnements sensibles.

Les filtres à eau peuvent-ils éliminer les microplastiques ?

L’efficacité de l’élimination des microplastiques dépend de la technologie de filtration utilisée.

Les filtres mécaniques à membrane peuvent retenir efficacement les particules plus grandes que la taille des pores – les filtres de haute qualité permettent d’atteindre des réductions de plusieurs niveaux log.

Les filtres à charbon actif sont principalement conçus pour capter les substances chimiques et les composés odorants – leur capacité à retenir les particules solides comme les microplastiques est limitée, surtout pour les très petits diamètres.

Les filtres avec une taille de pore définie, comme les membranes à fibres creuses de 0,2 µm, sont particulièrement efficaces, car ils forment une barrière fiable contre les particules de cette taille et au-delà.

Ainsi, des systèmes de filtration bien choisis peuvent grandement contribuer à la réduction des microplastiques dans l’eau potable – en particulier lorsqu’ils sont adaptés à des usages spécifiques.

Et les nanoplastiques ?

Les nanoplastiques sont encore plus petits que les microplastiques – généralement définis comme mesurant moins de 1 µm, souvent dans une plage comprise entre 1 et 100 nanomètres.

Cela représente un défi pour les filtres mécaniques traditionnels, car ces particules peuvent traverser les membranes standard. Toutefois, la recherche s’emploie activement à trouver des solutions à ce problème.

Des travaux – par exemple cette étude de 2021 et cette étude de 2024 – menés en laboratoire montrent que l’élimination des nanoplastiques est possible via des procédés ciblés tels que :

  • Agglomération (regroupement des particules à l’aide d’additifs comme des agents magnétiques)
  • Adsorption sur des matériaux filtrants à grande surface spécifique (par ex. charbon actif chargé)
  • Membranes fonctionnalisées exploitant les interactions avec les nanoplastiques 

Des procédés comme l’osmose inverse permettent également d’éliminer une grande partie des nanoplastiques présents dans l’eau, mais cela se fait au détriment de la qualité de l’eau potable, car des minéraux et sels essentiels sont également retirés. En outre, ce procédé est relativement coûteux et présente une consommation d’eau élevée.

Pourquoi le sujet des microplastiques est-il particulièrement pertinent pour les exploitants ?

Les filtres à eau à membrane à fibres creuses ne protègent pas seulement contre les germes, les bactéries, les légionelles et les pseudomonas – ils permettent également de réduire les risques émergents tels que les microplastiques.

Leur utilisation est conforme aux exigences en matière d’hygiène, notamment dans les secteurs sensibles comme la santé, les laboratoires, les centres de dialyse ou l’industrie pharmaceutique.

Conclusion : éliminer efficacement les microplastiques de l’eau potable

Les systèmes municipaux ne suffisent pas toujours à eux seuls. Les filtres à membrane à fibres creuses de 0,2 µm peuvent retenir les particules ≥ 0,2 µm – ce qui inclut la majorité des microplastiques.

Ces filtres apportent une contribution précieuse à la sécurité de l’eau potable – en particulier dans les domaines où l’hygiène n’est pas une option, mais une obligation.